•     Je me réveillai, les yeux vides, sans expression. Entre la folie et la réalité. Le front plein de sueur. La vision de ce rêve cauchemardesque m'avait troublée profondément. Il avait l'air si réel, mais pourtant ce n'était qu'une invention de mon subconscient. Je restai sans réaction dans mon lit humide de transpiration, les couvertures à moitié relevées. J'y restai le temps de reprendre mes esprits.

    Vladithia

        J'avais l'impression que mon corps avait changé. Mon lit, ce matin là faisait de drôles de grincements à chaque mouvement de mon corps. Je sentais comme un malaise, telle une greffe chirurgicale rejetée par son receveur. Quelque chose n'allait pas. J'en étais sûre. Je me levai. Péniblement. Ce fut à ce moment que je me rendis compte que mon impression n'était que réalité. Mon ventre s'était aminci. Mon pyjama avait laissé place à de vieux habits sales et troués. Je sentis de grosses courbatures dans le bas de mon dos, ainsi que différentes douleurs. Je remarquai même que la pièce avait elle-même changée. Ce n'était plus le dortoir des kapos du camp, mais celui des prisonniers. Cette vermine qu'il fallait éradiquer. Il était tôt, mais deux heures plus tard je me fis à cette réalité que j'étais devenu l'un de ces juifs. Ceux qui m'entouraient se demandaient sûrement ce qu'ils faisaient dans cette pièce froide qui respirait la mort. Moi je le savais. Nous allions tous mourir.

    Zork71

        Quand les non-morts arrivèrent, nous étions préparés : armés des vestiges que mon père avait autrefois arborés fièrement, son armure et sa Claymore; leur chair séchée fut tranchée, leurs os broyés et leur crâne défoncé par moi et mes frères d’armes. Leurs restes furent jetés dans le feu et je les regardai brûler en finissant de déjeuner. Quelques aventuriers ou mercenaires vinrent à notre camp pour parlementer, mais je ne les écoutai pas, par manque d’intérêt. Je saisis deux mots de leur conversation en fait, le premier étant « Morloc » et l’autre « cannibale »… les Morlocs avaient faim et quittaient leur forêt pour chasser.

        Aujourd’hui, une année s’est écoulée depuis mon arrivée. Des maléfices anciens sont à l’œuvre ici, ils grattent les pierres sous lesquelles ils ont été bannis, nous le sentons tous. Je ne saurai dire pourquoi le Muranor est si précieux aux yeux de l’Empire et de la noblesse locale qui s’opposent dans une partie de bras de fer qui dure depuis plusieurs années. Récemment, un noble mineur dont le nom m’échappe a fait son arrivée ici avec quelques soldats et serviteurs afin de consolider son emprise. Mais le chaos règne et jusqu’à mon dernier souffle, je veillerai à ce que cela continue.

    Hozen

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